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Ilomedin 20/50 i.v., solution à diluer pour perfusion

Bayer (Schweiz) AG

Composition

Principes actifs

Iloprostum ut Iloprostum trometamolum.

Excipients

Natrii chloridum (contient 3.5 mg/ml de sodium), ethanolum (1.6 mg/ml), trometamolum, acidum hydrochloridum, aqua ad iniectabile.

Forme pharmaceutique et quantité de principe actif par unité

Solution à diluer pour perfusion

Ilomedin 20 i.v.:

Ampoules de 20 µg iloprostum par 1 ml

Ilomedin 50 i.v.:

Ampoules de 50 µg iloprostum par 2.5 ml

Indications/Possibilités d’emploi

Thromboangéite oblitérante à un stade avancé (maladie de Buerger), s'accompagnant de troubles circulatoires sévères, dans les cas où une revascularisation n'est pas indiquée.

Ilomedin 20/50 i.v. peut par ailleurs être utilisé:

Dans de rares cas de maladie de Raynaud secondaire avancée, qui ne répond pas à d'autres traitements.

Posologie/Mode d’emploi

Avant le début du traitement chez une femme, toute éventualité de grossesse devra être écartée (voir aussi la rubrique «Mises en garde et précautions»).

Le traitement avec Ilomedin 20/50 i.v. doit se faire exclusivement en milieu hospitalier ou dans un cabinet médical pourvu de l'équipement clinique approprié.

Posologie usuelle

Ilomedin 20/50 i.v. est administré en perfusion intraveineuse. Ilomedin 20/50 i.v. est perfusé soit par une veine périphérique ou un cathéter veineux central au moyen d'un perfuseur automatique ou d'une seringue automatique. Pour l'administration avec un perfuseur automatique (p.ex. de type Infusomat®), Ilomedin 20/50 i.v. doit être dilué à une concentration de 0.2 µg/ml. En cas d'administration avec une seringue automatique (p.ex. de type Perfusor®), la préparation est diluée à une concentration de 2 µg/ml. Pour la préparation des solutions de perfusion diluées prêtes à l'emploi, voir la rubrique «Remarques particulières/remarques concernant la manipulation».

La dose est fonction de la tolérance individuelle et se situe entre 0.5 et 2.0 ng d'iloprost/kg de poids corporel/min pendant 6 heures par jour. Ci-après est décrit comment déterminer la dose individuelle que le patient peut tolérer.

La pression artérielle et la fréquence cardiaque doivent être contrôlées au début de la perfusion et après chaque augmentation de la dose.

Si des effets secondaires tels que céphalées, nausées, baisse de la pression artérielle indésirable venaient à se produire, il faut alors réduire le débit de perfusion en reprenant la dose tolérée en dernier lieu. En cas d'effets secondaires majeurs, il faut interrompre la perfusion.

Le traitement est poursuivi, pendant 4 semaines en général, avec la dose que le patient peut tolérer et qui aura été établie de la sorte lors des 2–3 premiers jours. Dans le syndrome de Raynaud, de plus courtes périodes de traitement (3–5 jours) suffisent souvent pour apporter une amélioration pendant plusieurs semaines (voir la rubrique «Mises en garde et précautions»).

Il n'est pas recommandé d'effectuer une perfusion continue sur plusieurs jours en raison de la formation possible d'une tachyphylaxie (action sur les thrombocytes) et d'une éventuelle hyperagrégabilité plaquettaire de rebond une fois le traitement terminé, bien qu'aucune complication clinique en rapport avec ces phénomènes n'ait été signalée jusqu'à présent.

Ne jamais utiliser Ilomedin 20/50 i.v. ampoules non dilué (danger de choc par insuffisance circulatoire aiguë)!

Eviter absolument tout contact d'iloprost avec la peau et les muqueuses ainsi qu'une perfusion paraveineuse (voir la rubrique «Mises en garde et précautions»), car un érythème peut survenir rapidement.

Les 2–3 premiers jours, on établira la dose que le patient donné peut tolérer. A cette fin, le traitement devra être mis en route avec un débit de perfusion de 0.5 ng/kg/min pendant 30 minutes. Puis la dose sera augmentée toutes les 30 minutes environ, par paliers de 0.5 ng/kg/min, jusqu'à concurrence d'au maximum 2.0 ng/kg/min.

Tableau posologique pour l'administration au moyen d'un perfuseur automatique (concentration 0.2 µg/ml)

 

Dose [ng/kg/min]

 

0.5

1.0

1.5

2.0

Poids corporel [kg]

Débit de perfusion [ml/h]

40

6.0

12

18.0

24

50

7.5

15

22.5

30

60

9.0

18

27.0

36

70

10.5

21

31.5

42

80

12.0

24

36.0

48

90

13.5

27

40.5

54

100

15.0

30

45.0

60

110

16.5

33

49.5

66

 

Tableau posologique pour l'administration au moyen d'une seringue automatique (concentration 2 µg/ml)

 

Dose [ng/kg/min]

 

0.5

1.0

1.5

2.0

Poids corporel [kg]

Débit de perfusion [ml/h]

40

0.60

1.2

1.80

2.4

50

0.75

1.5

2.25

3.0

60

0.90

1.8

2.70

3.6

70

1.05

2.1

3.15

4.2

80

1.20

2.4

3.60

4.8

90

1.35

2.7

4.05

5.4

100

1.50

3.0

4.50

6.0

110

1.65

3.3

4.95

6.6

 

Instructions posologiques particulières

Chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique (incl. dialyse), le débit de perfusion initial d'Ilomedin 20/50 i.v. devrait être abaissé à 0.25 ng/kg/min (ce qui correspond à 50% de la dose initiale usuelle), la clearance pouvant éventuellement être réduite. Puis augmenter très lentement la dose, au maximum jusqu'à 1 ng/kg/min, ce qui correspond à 50% de la dose maximale habituelle.

On ne dispose à l'heure actuelle que de rapports isolés concernant l'utilisation chez l'enfant et l'adolescent.

Contre-indications

·Hypersensibilité à l'iloprost ou à l'un des excipients selon la composition.

·Grossesse et allaitement (voir aussi la rubrique «Grossesse, allaitement»).

·Situations dans lesquelles l'action exercée par Ilomedin 20/50 i.v. sur les thrombocytes pourrait augmenter le risque hémorragique (p.ex. ulcère gastrique en évolution, polytraumatisme, hémorragies intracrâniennes).

·Coronaropathie sévère ou angor instable.

·Etat consécutif à un infarctus du myocarde dans les six derniers mois.

·Insuffisance cardiaque aiguë ou chronique (classification NYHA II–IV).

·Troubles du rythme cardiaque important pour le pronostic.

·Suspicion de congestion pulmonaire.

Mises en garde et précautions

Une amputation indiquée de façon impérative (p.ex. en cas de gangrène infectée) ne devrait pas être ajournée en faveur d'une tentative de traitement avec Ilomedin 20/50 i.v.

On exhortera expressément le patient à cesser de fumer.

Chez les patients ayant une pression artérielle basse, l'indication devra être posée avec rigueur et la posologie établie avec précaution (voir la rubrique «Effets indésirables»). Les patients souffrant d'une maladie cardiaque sévère doivent être surveillés étroitement. Au début de la perfusion et après chaque augmentation de la dose, des contrôles de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque sont nécessaires. Penser à la possibilité d'une baisse de la pression artérielle orthostatique au moment où le patient se lèvera une fois la perfusion terminée.

Chez les patients ayant eu un accident vasculaire cérébral [p.ex. accident ischémique transitoire, attaque cérébrovasculaire] ces trois derniers mois, il convient d'évaluer soigneusement les risques et bénéfices (voir aussi la rubrique «Contre-indications»).

La perfusion paraveineuse d'Ilomedin 20/50 i.v. non dilué peut entraîner des modifications locales au point d'injection.

La prise orale et tout contact avec la peau et les muqueuses doivent absolument être évités. En cas de contact avec la peau, Ilomedin 20/50 i.v. peut provoquer des érythèmes indolores de longue durée. Aussi faudra-t-il prendre les mesures de précaution appropriées pour éviter un contact cutané. Si Ilomedin 20/50 i.v. devait toutefois parvenir sur la peau, rincer alors sur-le-champ et généreusement la zone affectée avec de l'eau ou du soluté physiologique de chlorure de sodium.

Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) à la dose quotidienne maximale de 2,5 ml, c'est-à-dire essentiellement «sans sodium».

Une dose de 2.5 ml de ce médicament administrée à un adulte de 70 kg équivaudrait à une exposition de 0.06 mg d'éthanol/kg de poids corporel, entraînant une augmentation de l'alcoolémie d'environ 0.07 mg/ 100 ml. Étant donné que ce médicament est généralement administré lentement sur 6 heures, les effets de l'éthanol peuvent être moins prononcés.

Interactions

En pharmacologie expérimentale, l'iloprost augmente l'effet hypotenseur des β-bloquants, des antagonistes calciques et des vasodilatateurs, et il potentialise des inhibiteurs de l'enzyme de conversion.

L'administration concomitante de diurétiques peut augmenter le potentiel hypotenseur d'iloprost. Ces résultats n'ont toutefois pas pu être mis en évidence chez les volontaires. En cas de baisse de la pression artérielle importante, le débit de perfusion devra être réduit.

En expérimentation animale, l'action vasodilatatrice d'Ilomedin 20/50 i.v. est affaiblie par un traitement préalable avec des glucocorticoïdes alors que l'action anti-agrégante plaquettaire n'est pas affectée. La signification de ces résultats pour l'homme n'est pas encore connue.

Comme l'iloprost inhibe l'agrégation plaquettaire, l'administration concomitante d'héparine ou de dérivés coumariniques ou d'autres anti-agrégants plaquettaires [acide acétylsalicylique et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, les inhibiteurs de la phosphorodiestérase ainsi que les vasodilatateurs dérivés des sydnonimines (p.ex. Molsidomin)] peut, théoriquement, augmenter le risque hémorragique. En cas de survenue d'hémorragies, la perfusion d'iloprost devra être interrompue.

La prémédication orale avec de l'acide acétylsalicylique jusqu'à la dose de 300 mg/jour sur une période de huit jours n'a pas d'impact sur la pharmacocinétique d'iloprost.

Les résultats d'études sur l'homme ont montré que les perfusions à l'iloprost n'ont pas d'impact sur la pharmacocinétique de doses orales multiples de digoxine chez les patients. En outre, l'iloprost n'a aucun impact sur la pharmacocinétique de t-PA comme traitement concomitant.

Même si aucune étude clinique n'a encore été menée, les études in vitro sur le potentiel d'inhibition d'iloprost sur les enzymes à cytochrome P450 ont montré qu'une inhibition significative du métabolisme du principe actif par ces enzymes n'était pas à craindre.

Des interactions avec d'autres médicaments au niveau de la liaison aux protéines plasmatiques sont improbables, étant donné que l'iloprost se présente en majeure partie lié à l'albumine du plasma sanguin (liaison protéique: 60%) et que l'on n'obtient, en dépendance de la dose administrée (voir «Pharmacocinétique»), que de très faibles concentrations d'iloprost.

Grossesse, allaitement

Grossesse

Des études effectuées sur des animaux ont montré des lésions fœtales. Le risque potentiel de l'administration thérapeutique de l'Iloprost pendant la grossesse n'est pas connu. Ilomedin 20/50 i.v. est contre-indiqué pour les femmes enceintes ou pour celles susceptibles de le devenir. Avant le début du traitement avec Ilomedin 20/50 i.v. chez une femme en âge de procréer, toute éventualité de grossesse devra être écartée. Elle doit utiliser une méthode contraceptive efficace durant le traitement.

Allaitement

On ne sait pas si l'iloprost passe dans le lait maternel. Etant donné que l'iloprost passe en très faible concentration dans le lait maternel de rates, l'iloprost ne doit pas être administré pendant l'allaitement.

Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines

Non pertinent.

Effets indésirables

Les effets indésirables les plus fréquents (≥10 %) observés chez des patients sous iloprost dans les études cliniques sont des céphalées, un flushing, des nausées, des vomissements et une hyperhidrose. Ceux-ci sont à craindre lors de la titration de la dose au début du traitement lors de laquelle est déterminée la dose que le patient peut le mieux tolérer. Les effets indésirables disparaissent cependant généralement rapidement après une réduction de la dose.

D'une façon générale, les effets indésirables les plus sévères chez les patients traités par iloprost englobent la survenue d'un accident vasculaire cérébral, d'un infarctus du myocarde, d'une embolie pulmonaire, d'une insuffisance cardiaque aiguë, de convulsions, d'hypotension, de tachycardie, d'asthme, d'angine de poitrine, de dyspnée et d'un œdème pulmonaire.

D'autres effets indésirables concernent les réactions locales au site d'injection. Une rubéfaction ou des douleurs peuvent ainsi apparaître au site de perfusion, ou un érythème en bande peut apparaître au niveau de la veine perfusée en cas de vasodilatation cutanée.

Les effets indésirables d'Ilomedin 20/50 i.v. décrits ci-dessous sont indiqués par classes d'organes. Le terme MedDRA le mieux approprié a toujours été choisi pour décrire les différentes réactions, leurs synonymes et leurs manifestations associées.

Les données de fréquence des effets indésirables mentionnés ci-après sont notées conformément à la classification suivante: très fréquents (≥1/10), fréquents (≥1/100 à <1/10), occasionnels (≥1/1'000 à <1/100) et rares (≥1/10'000 à <1/1'000).

L'ensemble du profil de sécurité d'Ilomedin 20/50 i.v. repose sur les données postcommercialisation et les données cumulées d'études cliniques.

L'incidence effective brute est basée sur les données cumulées de 3325 patients – généralement des patients âgés et multimorbides atteints d'une artériopathie oblitérante des membres inférieurs aux stades avancés III et IV et des patients atteints de thromboangéite oblitérante (TAO) – qui ont reçu de l'iloprost soit dans le cadre d'études cliniques contrôlées ou non contrôlées ou d'un programme d'usage compassionnel.

Affections hématologiques et du système lymphatique

Occasionnels: thrombopénie.

Affections du système immunitaire

Occasionnels: hypersensibilité.

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Fréquents: réduction de l'appétit.

Affections psychiatriques

Fréquents: apathie, états confusionnels.

Occasionnels: agitation interne, dépression, hallucination.

Affections du système nerveux

Très fréquents: céphalées (68,8%).

Fréquents: vertiges, paresthésie, sensation de battement, hyperesthésie, sensation de brûlure, agitation, sédation, obnubilation.

Occasionnels: convulsions*, syncopes, tremblements, migraine.

Affections oculaires

Occasionnels: troubles de la vue, irritation oculaire, douleurs oculaires.

Affections de l'oreille et du labyrinthe

Rares: troubles du vestibule.

Affections cardiaques

Fréquents: tachycardie*, bradycardie, angine de poitrine*.

Occasionnels: infarctus du myocarde*, insuffisance cardiaque aiguë*, arythmie, extrasystoles.

L'iloprost peut déclencher des crises d'angor, notamment chez des patients coronariens.

Affections vasculaires

Très fréquents: flushing (58,0%).

Fréquents: hypotension*, hypertension.

Occasionnels: accident vasculaire cérébral*, ischémie vasculaire cérébrale, embolie pulmonaire*, thrombose veineuse profonde.

L'apparition d'une hypotension à des faibles doses d'iloprost a été rapportée.

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Fréquents: dyspnée*.

Occasionnels: asthme*, œdème pulmonaire*.

Rares: toux.

Affections gastro-intestinales

Très fréquents: nausées (40%), vomissements (24%).

Fréquents: diarrhée, troubles abdominaux, douleurs abdominales.

Occasionnels: diarrhée sanguinolente, hémorragie rectale, dyspepsie, ténesme rectale, constipation, éructation, dysphagie sécheresse buccale, dysgueusie.

Rares: proctite.

Affections hépatobiliaires

Occasionnels: ictère.

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Très fréquents: hyperhidrose (14%).

Occasionnels: prurit.

Affections musculosquelettiques et du tissu conjonctif

Fréquents: douleurs de la mâchoire, trismus, myalgie, arthralgie.

Occasionnels: tétanie, spasmes musculaires, hypertension.

Affections du rein et des voies urinaires

Occasionnels: douleurs rénales, tenesmus vesicae, anomalies urinaires, dysurie, affection des voies urinaires.

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Fréquents: douleurs, pyrexie/température corporelle élevée, sensation de chaleur, asthénie, sensation de malaise, frissons, épuisement/fatigue, soif, réactions au site de perfusion (érythème au site de perfusion, douleurs au site de perfusion, phlébite au site de perfusion)

* Des états mettant la vie en péril et/ou des décès ont été rapportés.

L'annonce d'effets secondaires présumés après l'autorisation est d'une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d'effet secondaire nouveau ou grave via le portail d'annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

Surdosage

Signes et symptômes

Rubéfaction intense du visage et céphalées sévères, éventuellement douleurs dans les membres ou dorsalgies. Réactions vasovagales avec lividité subite, accès de transpiration, nausées, vomissements, douleurs abdominales de type spasmodique, diarrhée, baisse ou au contraire hausse de la pression artérielle, bradycardie ou tachycardie.

Traitement

Aucun antidote spécifique n'est connu. En cas de surdosage, il faut arrêter la perfusion et prendre des mesures symptomatiques.

Propriétés/Effets

Code ATC

B01AC11

Mécanisme d'action

L'iloprost est un dérivé synthétique de la prostacycline (PGI2). Les propriétés pharmacologiques de l'iloprost synthétique correspondent dans l'ensemble à celles de la prostacycline naturelle (PGI2). Les effets pharmacologiques suivants ont été rapportés:

·Inhibition de l'agrégation et de l'adhésion plaquettaires, ainsi que de la réaction de libération des thrombocytes.

·Dilatation des artérioles et des veinules.

·Augmentation de la densité capillaire et diminution de la perméabilité vasculaire augmentée dans la microcirculation.

·Stimulation du potentiel fibrinolytique endogène.

·Actions anti-inflammatoires, telles qu'inhibition de l'adhésion des leucocytes lors de lésions de l'endothélium et de l'accumulation des leucocytes dans le tissu lésé, ainsi que diminution de la libération du facteur de nécrose tumorale.

Pharmacodynamique

Voir sous «Mécansime d'action».

Efficacité clinique

Ilomedin 20/50 i.v. favorise la cicatrisation d'ulcérations d'origine ischémique et atténue les douleurs accompagnant les troubles circulatoires artériels chroniques de nature sévère.

Pharmacocinétique

Absorption

Voir aussi sous «Distribution» et «Métabolisme».

Distribution

Déjà 10 à 20 minutes après le début d'une perfusion intraveineuse, un équilibre entre l'apport et l'inactivation métabolique de l'iloprost s'installe. Le niveau du taux plasmatique constant est en fonction linéaire de la dose délivrée par unité de temps. Lors de la perfusion de 3 ng/kg/min, on peut escompter des taux plasmatiques de l'ordre de 135 ± 24 pg/ml. La liaison aux protéines plasmatiques se monte à 60% et se fait principalement sur l'albumine. Le volume de distribution dans la phase terminale se trouve à 0,7 l/kg.

Métabolisme

L'iloprost est métabolisé essentiellement par β-oxydation de la chaîne latérale carboxylique, principalement dans le foie. Aucun produit non métabolisé n'est éliminé. Le métabolite principal est le tétranor-iloprost, détecté dans l'urine sous forme de quatre diastéréo-isomères libres et conjugués. Le tétranor-iloprost est pharmacologiquement inactif, comme l'ont montré des études chez l'animal. Les études in vitro suggèrent que le métabolisme de l'iloprost est comparable dans les poumons après administration intraveineuse et après inhalation.

Élimination

Chez les sujets ayant une fonction rénale et hépatique normales, l'élimination de l'iloprost après perfusion intraveineuse se déroule dans la plupart des cas en deux phases avec des valeurs de demi-vie moyennes de 3 à 5 minutes et de 15 à 30 minutes. Deux heures seulement après la fin de la perfusion, le taux de principe actif est déjà tombé à moins de 10% de la concentration d'équilibre.

La clearance totale de l'iloprost se situe vers 20 ml/kg/min, ce qui indique que la métabolisation de l'iloprost a également lieu en dehors du foie.

Une étude du bilan des masses a été réalisée chez des sujets sains avec du 3H-iloprost. Après perfusion intraveineuse, le taux de radioactivité totale retrouvé est de 81%. Les taux fécaux et urinaires correspondants sont respectivement de 68% et de 12%.

L'élimination des métabolites à partir du plasma et par voie urinaire se fait, dans les deux cas, en deux phases pour lesquelles on a calculé des demi-vies respectives de l'ordre de 2 et 5 heures (plasma) et de 2 et 18 heures (urine).

Cinétique pour certains groupes de patients

Troubles de la fonction rénale

On a pu montrer lors d'une étude sur la perfusion intraveineuse d'iloprost que les patients en insuffisance rénale terminale, dialysés de manière intermittente, présentent une clearance significativement plus basse (CL moyenne = 5 ± 2 ml/kg/min) que les patients insuffisants rénaux n'ayant pas de dialyse intermittente (CL moyenne = 18 ± 2 ml/kg/min).

Troubles de la fonction hépatique

Comme l'iloprost est principalement métabolisé par le foie, les taux plasmatiques du principe actif sont influencés par les modifications de la fonction hépatique. Une étude sur l'administration intraveineuse a réuni les résultats provenant de 8 patients atteints d'une cirrhose du foie. La clearance moyenne de l'iloprost était estimée à 10 ml/kg/min.

Âge et sexe

L'âge et le sexe ne sont pas d'une importance clinique significative pour la pharmacocinétique de l'iloprost.

Données précliniques

Les données précliniques issues des études conventionnelles de sécurité pharmacologique, de toxicité en administration répétée, de génotoxicité et de potentiel cancérigène n'ont pas révélé de risque particulier pour l'être humain. Des effets précliniques ont été observés uniquement après des expositions supérieures à l'exposition thérapeutique maximale chez l'être humain. On considère que la signification pour l'être humain est faible.

Mutagénicité, Carcinogénicité

Les études in vitro et in vivo relatives aux effets génotoxiques n'ont pas fourni d'indices parlant en faveur d'un potentiel mutagène.

Les études de carcinogénicité chez le rat et la souris n'ont pas indiqué l'existence d'un potentiel cancérigène pour l'iloprost.

Toxicologie sur la reproduction

Dans les études de toxicité embryonnaire et fœtale chez le rat, la perfusion intraveineuse continue d'iloprost a entraîné chez quelques fœtus/jeunes animaux, de façon indépendante de la dose administrée, des anomalies au niveau de certaines phalanges des pattes antérieures.

Ces modifications ne sont vraisemblablement pas le résultat d'effets tératogènes au sens strict, mais sont très probablement dues au retard de croissance induit par l'iloprost dans la phase tardive de l'organogenèse en raison des modifications hémodynamiques dans l'unité fétoplacentaire. Ce retard de croissance est probablement en grande partie réversible et peut être compensé durant le développement postnatal. Des études comparatives sur l'embryotoxicité chez le lapin et le singe n'ont pas mis en évidence de telles anomalies digitales, ni d'autres anomalies macroscopiques, même aux doses maximales testées qui dépassaient de plusieurs fois la dose chez l'être humain.

Remarques particulières

Incompatibilités

Le concentré pour solution de perfusion ne peut être dilué qu'avec les médicaments mentionnés sous «Remarques concernant la manipulation». Aucun autre principe actif ne doit être ajouté à la solution de perfusion prête à l'emploi.

Stabilité

Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.

Remarques particulières concernant le stockage

Ne pas conserver au-dessus de 25°C.

Conserver hors de portée des enfants.

Remarques concernant la manipulation

Préparation de la solution de perfusion 0.2 µg/ml pour l'administration avec un perfuseur automatique, p.ex. Infusomat®:

Diluer le contenu d'une ampoule d'llomedin 50 i.v. de 2.5 ml (corresp. 50 µg d'iloprost) avec un soluté physiologique stérile de chlorure de sodium ou un soluté de glucose à 5% à un volume total de 250 ml de solution de perfusion.

Diluer le contenu d'une ampoule d'llomedin 20 i.v. de 1 ml (corresp. 20 µg d'iloprost) avec un soluté physiologique stérile de chlorure de sodium ou un soluté de glucose à 5% à un volume total de 100 ml de solution de perfusion.

Préparation de la solution de perfusion 2 µg/ml pour l'administration avec une seringue automatique, p.ex. Perfusor®:

Diluer le contenu d'une ampoule d'llomedin 50 i.v. de 2.5 ml (corresp. 50 µg d'iloprost) avec un soluté physiologique stérile de chlorure de sodium ou un soluté de glucose à 5% à un volume total de 25 ml de solution de perfusion.

Diluer le contenu d'une ampoule d'llomedin 20 i.v. de 1 ml (corresp. 20 µg d'iloprost) avec un soluté physiologique stérile de chlorure de sodium ou un soluté de glucose à 5% à un volume total de 10 ml de solution de perfusion.

Afin que la stérilité de la solution de perfusion soit assurée, celle-ci devra être préparée extemporanément, chaque jour. Mélanger énergiquement le contenu de l'ampoule et l'agent de dilution.

Numéro d’autorisation

50064 (Swissmedic)

Présentation

Ilomedin 20 i.v.

Ampoules (solution à diluer pour perfusion) de 1 ml (20 µg/ml): 1 (B)

Ilomedin 50 i.v.

Ampoules (solution à diluer pour perfusion) de 2.5 ml (20 µg/ml): 1 (B)

Titulaire de l’autorisation

Bayer (Schweiz) AG, Zurich

Mise à jour de l’information

Novembre 2021