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Composition, Mises en garde et précautions

Fluorouracil Accord®

 

Composition

Principes actifs

Fluorouracile.

 

Excipients

Hydroxyde de sodium correspondant à 8,25 mg de sodium par ml, Acide chlorhydrique (ajustement du pH), Eau pour préparations injectables.

 

Forme pharmaceutique et quantité de principe actif par unité

Solution injectable/pour perfusion i.v. 50 mg/ml:

Flacon à 250 mg/5 ml, 500 mg/10 ml, 1000 mg/20 ml, 2500 mg/50 ml, 5000 mg/100 ml.

 

Indications/Possibilités d'emploi

Traitement des tumeurs malignes du rectum, du côlon, du sein, de l'estomac, du pancréas, du foie, de l'utérus, du col de l'utérus, des ovaires et de la vessie.

 

Posologie/Mode d'emploi

Fluorouracil Accord 5000 mg (flacon à 100 ml) est exclusivement destiné à la production centrale de cytostatique en milieu hospitalier et ne doit pas être administré tel quel au patient.

 

Posologie usuelle

Fluorouracil Accord est administré en monothérapie ou associé à d'autres traitements en doses de 300 à 600 mg/m2 de surface corporelle par jour par voie i.v., non dilué en injection lente en bolus ou dilué en perfusion sur 24 heures. La dose journalière maximale ne doit pas dépasser 1 g.

Vous trouverez plus de détails dans la littérature spécialisée.

En association avec des préparations à base d'acide folinique, des doses plus faibles sont utilisées.

Préparation de la solution pour perfusion et stabilité: voir «Remarques particulières».

 

Instructions posologiques particulières

Si les fonctions de la moelle osseuse sont touchées (numération leucocytaire inférieure à 4000/mm3 et numération thrombocytaire inférieure à 100'000/mm3), en cas d'insuffisance hépatique ou rénale sévère, en cas de malnutrition, dans les 30 jours suivant une intervention chirurgicale lourde ou une perte de poids importante, la posologie du cycle suivant doit être réduite d'un tiers, voire de moitié, ou l'intervalle sans traitement doit être prolongé.

Chez les patients obèses ou si un œdème, une ascite ou tout autre type de rétention de liquide a provoqué une prise de poids, il convient de déduire la posologie du poids théorique ou de la surface théorique.

Il convient d'interrompre immédiatement le traitement par Fluorouracil Accord si l'un des symptômes suivants apparaît:

Effets secondaires gastro-intestinaux: stomatite, mucite, diarrhées sévères, vomissements, ulcérations ou saignements gastro-intestinaux;

Effets secondaires hématologiques: numération leucocytaire inférieure à 3000/mm3, numération thrombocytaire inférieure à 80 000/mm3;

Effets secondaires sur le système nerveux central ou périphérique: ataxie, tremblements, confusion, désorientation;

Effets secondaires cardiaques: dysrythmie, ischémie et défaillance cardiaque, infarctus du myocarde.

Il convient de ne pas reprendre le traitement avant disparition des effets secondaires. En général, la décision de reprendre le traitement dépend du degré de guérison des effets secondaires et de l'état de chaque patient.

En cas d'effets secondaires gastro-intestinaux, cardiaques ou neurologiques sévères, il est généralement déconseillé de reprendre le traitement par Fluorouracil Accord.

 

Enfants et adolescents

Il n'existe aucune étude clinique d'efficacité et de sécurité chez les enfants et les adolescents.

 

Durée du traitement

La durée du traitement doit être définie par un spécialiste en fonction du type de maladie et de son évolution.

 

Contre-indications

·Hypersensibilité au principe actif ou à l'un des excipients.

·Le fluorouracile ne doit pas être utilisé en cas de myélosuppression, de modifications sévères de l'hémogramme ou de troubles sévères de la fonction hépatique.

·Le fluorouracile ne doit pas être utilisé en cas d'infections sévères. Pendant un traitement par le fluorouracile, ne pas effectuer de vaccinations actives et éviter le contact avec des personnes vaccinées contre la polio.

·Fluorouracil Accord ne doit pas être administré en association avec la brivudine (voir «Mises en garde et précautions» et «Interactions»).

Une période d'au moins 4 semaines doit être observée entre un traitement par la brivudine et le début du traitement par Fluorouracil Accord.

·Allaitement (voir «Grossesse, allaitement»).

·Le fluorouracile ne doit pas être utilisé chez les patients présentant un déficit complet avéré en dihydropyrimidine déhydrogénase (DPD) (voir «Mises en garde et précautions»).

 

Mises en garde et précautions

Investigations

Les investigations suivantes sont recommandées avant et pendant le traitement par le fluorouracile:

·inspection quotidienne de la cavité buccale et de la gorge à la recherche de toute modification des muqueuses,

·hémogramme, y compris hémogramme différentiel et thrombocytes avant chaque administration de fluorouracile,

·valeurs de rétention,

·valeurs hépatiques.

En cas d'utilisation concomitante de fluorouracile et d'anticoagulants oraux, le taux de prothrombine (temps de Quick) doit être surveillé de près.

 

Effets secondaires hématologiques, cardiaques, gastro-intestinaux ou neurologiques

Les patients doivent être informés de la survenue éventuelle de stomatite/mucite, de diarrhées et de saignements (notamment du tractus gastro-intestinal). Il doit être indiqué aux patients de consulter leur médecin traitant dès l'apparition des premiers signes.

Une lésion de la paroi intestinale requiert un traitement symptomatique qui dépend du degré de gravité, p.ex. par une substitution de liquide. Une légère diarrhée peut répondre à des antidiarrhéiques. Cependant, ceux-ci ne sont pas suffisants en cas de diarrhées modérées à sévères.

En cas d'effets secondaires hématologiques, cardiaques, gastro-intestinaux (p.ex. stomatite/mucite, diarrhées et saignements) ou neurologiques, voir «Instructions posologiques particulières».

 

Cardiotoxicité

Le traitement par la fluoropyrimidine a été associé à une cardiotoxicité, notamment à un infarctus du myocarde, une angine, des arythmies, une myocardite, un choc cardiogénique, un décès soudain, une cardiomyopathie provoquée par le stress (cardiomyopathie Tako-Tsubo) et des modifications électrocardiographiques (y compris des cas très rares d'allongement de l'intervalle QT). Ces événements indésirables surviennent plus fréquemment chez les patients qui reçoivent une perfusion continue de 5-fluorouracile que lors d'une injection en bolus. Des antécédents de maladie cardiaque coronarienne peuvent constituer un facteur de risque de certains événements cardiaques indésirables. Une prudence particulière est de mise lors du traitement de patients présentant des douleurs thoraciques pendant les cycles de traitement ou de patients avec des antécédents de cardiopathie. La fonction cardiaque doit être régulièrement surveillée pendant le traitement par le fluorouracile. En cas de grave cardiotoxicité, le traitement doit être arrêté.

 

Encéphalopathie

Des cas d'encéphalopathie (dont également encéphalopathie hyperammoniémique, leucoencéphalopathie, syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible [SEPR]) ont été rapportés en association avec un traitement par le 5-fluorouracile après la mise sur le marché. Les signes ou symptômes d'une encéphalopathie sont une modification de l'état émotif, une confusion, des troubles de l'orientation, un coma ou une ataxie. Si de tels symptômes se présentent chez un patient, le traitement doit être arrêté et il convient de procéder immédiatement à une détermination du taux d'ammoniac dans le sérum. En cas de taux élevé d'ammoniac dans le sérum, un traitement destiné à diminuer l'ammoniac doit être initié. Une encéphalopathie hyperammoniémique est souvent accompagnée d'une acidose lactique.

Une prudence particulière est de mise lorsque le fluorouracile est administré à des patients atteints d'insuffisance rénale et/ou hépatique. Un risque élevé d'hyperammoniémie et d'encéphalopathie hyperammoniémique peut exister pour ces patients.

 

Syndrome de lyse tumorale

Des cas de syndrome de lyse tumorale ont été rapportés en lien avec un traitement par le fluorouracile après la mise sur le marché. Les patients présentant un risque accru de syndrome de lyse tumorale (p.ex. les patients présentant des troubles de la fonction rénale, une hyperuricémie, une charge tumorale élevée, une progression rapide) doivent être étroitement surveillés. Des mesures préventives (p.ex. apport liquidien, compensation de taux élevés d'acide urique) doivent être envisagées.

 

Brivudine

La brivudine ne doit pas être administrée concomitamment avec le fluorouracile. Des décès ont été rapportés à la suite de cette interaction médicamenteuse. Une période d'au moins 4 semaines doit être observée entre la fin du traitement par la brivudine et le début du traitement par le fluorouracile. À titre de précaution supplémentaire, l'activité enzymatique de la DPD doit être déterminée chez les patients qui ont été traités préalablement par la brivudine avant de commencer le traitement avec un médicament contenant de la 5-fluoropyrimidine. Le traitement par la brivudine peut être instauré 24 heures après la dernière dose de fluorouracile (voir «Contre-indications» et «Interactions»).

En cas d'administration accidentelle de brivudine chez les patients traités par le fluorouracile, les deux médicaments doivent être arrêtés et des mesures efficaces pour diminuer la toxicité du fluorouracile doivent être prises. L'hospitalisation immédiate est recommandée. Toutes les mesures de prévention des infections systémiques et de la déshydratation doivent être mises en œuvre. Les symptômes d'une intoxication au 5-fluorouracile sont les suivants: nausées, vomissements, diarrhées et, dans les cas graves, stomatite, mucite, nécrolyse épidermique toxique, neutropénie et dépression médullaire.

 

Déficit en dihydropyrimidine déhydrogénase (DPD)

L'activité de la DPD détermine la vitesse du catabolisme du 5-fluorouracile (voir «Pharmacocinétique»). Les patients présentant un déficit en DPD sont par conséquent exposés à un risque accru de toxicité liée aux fluoropyrimidines, par exemple stomatite, diarrhées, mucite, neutropénie et neurotoxicité.

La toxicité liée à un déficit en DPD survient généralement au cours du premier cycle de traitement ou après une augmentation de la dose.

 

Déficit complet en DPD

Le déficit complet en DPD est rare (0,01 à 0,5% de la population caucasienne). Les patients présentant un déficit complet en DPD sont exposés à un risque accru de toxicité engageant le pronostic vital voire d'issue fatale et ne doivent pas être traités par le fluorouracile (voir «Contre-indications»).

 

Déficit partiel en DPD

Entre 3 et 9% environ de la population caucasienne présente un déficit partiel en DPD. Les patients présentant un déficit partiel en DPD sont exposés à un risque accru de toxicité grave et engageant potentiellement le pronostic vital. Une dose initiale réduite devra être envisagée pour limiter cette toxicité. Le déficit en DPD doit également être considéré comme un paramètre à prendre en compte en association à d'autres mesures courantes de réduction de la dose. La réduction de la dose initiale peut altérer l'efficacité du traitement. En l'absence de toxicité grave, les doses suivantes pourront être augmentées, et ce, sous surveillance attentive.

 

Recherche de déficit en DPD

Il est recommandé de procéder à une analyse du phénotype et/ou du génotype avant d'instaurer un traitement par le fluorouracile, malgré les incertitudes relatives aux méthodologies d'analyse avant le traitement. Les directives cliniques applicables devront être prises en compte.

 

Caractérisation génotypique du déficit en DPD

La recherche de mutations rares dans le gène DPYD, préalablement au traitement, peut identifier les patients présentant un déficit en DPD.

Les quatre variants du gène DPYD, c.1905+1G>A [aussi connu sous le nom DPYD*2A], c.1679T>G [DPYD*13], c.2846A>T et c.1236G>A/HapB3 peuvent provoquer une absence complète ou une réduction de l'activité enzymatique. D'autres variants rares peuvent également être associés à un risque accru de toxicité grave voire engageant le pronostic vital.

Il est avéré que certaines mutations homozygotes ou hétérozygotes composites dans le locus génétique DPYD (p.ex. des combinaisons des quatre variants avec au moins un allèle de c.1905+1G>A ou de c.1679T>G) provoquent une absence complète ou pratiquement complète d'activité enzymatique de la DPD.

 

Les patients qui sont porteurs de certains variants de DPYD hétérozygotes (dont les variants c.1905+1G>A, c.1679T>G, c.2846A>T et c.1236G>A/HapB3) sont exposés à un risque accru de toxicité grave lorsqu'ils sont traités par des fluoropyrimidines.

La fréquence du génotype hétérozygote c.1905+1G>A dans le gène DPYD chez des patients caucasiens est d'environ 1%, soit 1,1% pour le variant c.2846A>T, de 2,6 à 6,3% pour le variant c.1236G>A/HapB3 et de 0,07 à 0,1% pour le variant c.1679T>G.

Les données sur la fréquence des quatre variants du gène DPYD dans d'autres populations que la population caucasienne sont limitées. On considère actuellement que les quatre variants du gène DPYD (c.1905+1G>A, c.1679T>G, c.2846A>T et c.1236G>A/HapB3) sont pratiquement absents dans les populations d'origine africaine, afro-américaine ou asiatique.

 

Caractérisation phénotypique du déficit en DPD

Pour la caractérisation phénotypique du déficit en DPD, il est recommandé de mesurer les taux plasmatiques pré-thérapeutiques d'uracile (U), le substrat endogène de la DPD.

Des concentrations élevées en uracile avant le traitement sont associées à un risque accru de toxicité. Malgré les incertitudes relatives aux seuils d'uracile permettant de définir un déficit complet et partiel en DPD, une concentration sanguine en uracile ≥16 ng/ml et < 150 ng/ml doit être considérée comme une indication d'un déficit partiel en DPD et un risque accru de toxicité des fluoropyrimidines. Un taux sanguin d'uracile ≥150 ng/ml doit être considéré comme une indication d'un déficit complet en DPD et un risque de toxicité des fluoropyrimidines engageant le pronostic vital ou d'issue fatale.

 

Suivi thérapeutique pharmacologique (STP) du 5-fluorouracile

Le STP du 5-fluorouracile peut améliorer les résultats cliniques chez les patients recevant du fluorouracile en perfusion continue en réduisant la toxicité et en améliorant l'efficacité. L'ASC est supposée être comprise entre 20 et 30 mg x h/L.

 

Polymorphisme de la thymidylate synthase

Par ailleurs, il existe un lien entre la toxicité du fluorouracile et le polymorphisme de la thymidylate synthase (TS). L'expression de la TS est due au promoteur du gène de la TS. Il existe plusieurs variantes avec une duplication (2R), une triplication (3R) ou une multiplication d'une sous unité de la paire de bases 28 dans la région du promoteur. La toxicité du fluorouracile est inversement proportionnelle au nombre de réplications (R). Chez les patients au génotype homozygote 2R/2R et au génotype hétérozygote 2R/3R, le risque de toxicité stade 3‒4 est, respectivement, 20 fois et 6 fois plus élevé que chez les patients au génotype homozygote 3R/3R.

 

Pédiatrie

Il n'existe aucune expérience suffisante sur l'efficacité et la sécurité du fluorouracile chez les enfants.

 

Teneur en sodium

Ce médicament contient 8,25 mg de sodium par millilitre. La dose quotidienne maximale de ce médicament de 1 g équivaut à 8,3% de l'apport quotidien maximal recommandé par l'OMS de 2 g de sodium.

 

Interactions

Des interactions, qui conduisent à la potentialisation de la toxicité du médicament ont été observées en cas d'administration concomitante de fluorouracile et d'interféron, de cyclophosphamide, de vincristine, de méthotrexate, de cisplatine, de cimétidine, de métronidazole et de doxorubicine.

Toutes les mesures thérapeutiques qui aggravent l'état physique du patient ou qui affectent les fonctions myéloïdes (p.ex. autres cytostatiques) peuvent augmenter la toxicité du fluorouracile.

Le fluorouracile peut accroître la toxicité cutanée de la radiothérapie.

L'apparition d'un syndrome hémolytique et urémique a été rapportée après l'utilisation à long terme du fluorouracile associé à la mitomycine.

L'association avec des préparations à base d'acide folinique provoque une potentialisation de l'effet du fluorouracile comme une élévation de sa toxicité. La conséquence clinique de cette interaction peut être une diarrhée sévère, dans certains cas mortelle. L'accumulation de tels cas de décès a notamment été observée en relation avec un schéma d'administration d'une injection i.v. en bolus de 600 mg/m2 de fluorouracile une fois par semaine en association avec du folinate de calcium.

Le fluorouracile ne doit pas être utilisé en association avec la sorivudine et ses analogues, les inhibiteurs irréversibles de la dihydropyrimidine déhydrogénase (DPD), car l'inhibition enzymatique entraîne une accumulation et une toxicité accrue du fluorouracile.

En outre, une période d'au moins 4 semaines doit être observée entre un traitement par la sorivudine et le début d'un traitement par fluorouracile.

Brivudine: Une interaction médicamenteuse cliniquement significative entre la brivudine et les fluoropyrimidines (p.ex. capécitabine, 5-fluorouracile, tégafur) a été décrite. Elle résulte de l'inhibition irréversible de la dihydropyrimidine déhydrogénase par la brivudine. Cette interaction, qui peut entraîner l'augmentation de la toxicité des fluoropyrimidines est potentiellement fatale. En conséquence, la brivudine ne doit pas être administrée concomitamment avec le fluorouracile (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»). Une période d'au moins 4 semaines doit être observée entre la fin du traitement par la brivudine et le début du traitement par le fluorouracile. À titre de précaution supplémentaire, l'activité enzymatique de la DPD doit être déterminée chez les patients qui ont été récemment traités par la brivudine avant de commencer le traitement par le fluorouracile (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»). Le traitement par la brivudine peut être instauré 24 heures après la dernière dose de fluorouracile.

En cas d'administration concomitante de phénytoïne et de fluorouracile par voie systémique, une augmentation des taux plasmatiques de phénytoïne a été rapportée. Celle-ci a provoqué une intoxication à la phénytoïne.

En cas d'administration concomitante de phénytoïne et de Fluorouracil Accord, il convient de contrôler régulièrement les taux plasmatiques de phénytoïne.

Chez les patients ayant reçu un diurétique de type thiazide en plus du cyclophosphamide, du méthotrexate et du fluorouracile, le nombre de granulocytes était plus fortement réduit qu'après le même nombre de cycles de cytostatiques sans thiazide.

Chez les patients traités par la warfarine et ayant reçu en plus du fluorouracile seul ou en association avec le lévamisole, des cas isolés d'une réduction du taux de prothrombine ont été observés.

Pendant le traitement par le fluorouracile et le lévamisole, des effets hépatotoxiques (augmentation de la phosphatase alcaline, des transaminases ou de la bilirubine) sont souvent observés. Les patients atteints d'un cancer du sein ayant reçu un traitement en association avec du cyclophosphamide, du méthotrexate, du fluorouracile et du tamoxifène ont montré un risque accru d'apparition d'événements thromboemboliques.

En cas d'utilisation concomitante de vinorelbine et de fluorouracile/d'acide folique, une mucite sévère à l'issue fatale peut se produire.

 

Grossesse, allaitement

Grossesse

Il n'existe aucune étude satisfaisante et bien contrôlée portant sur des femmes enceintes, toutefois des malformations fœtales et des fausses couches ont été rapportées. Des études expérimentales animales ont révélé une toxicité pour la reproduction (voir «Données précliniques»).

Il convient de conseiller aux femmes en âge de procréer d'éviter une grossesse et d'utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement par le fluorouracile et pendant au moins 6 mois par la suite.

Si le médicament est utilisé pendant une grossesse ou si la patiente débute une grossesse pendant la prise du médicament, la patiente doit être pleinement informée du risque potentiel pour le fœtus et un conseil génétique doit lui être recommandé. Le fluorouracile ne peut être utilisé en cours de grossesse que si le bénéfice potentiel justifie l'éventuel risque pour le fœtus. En particulier, le fluorouracile ne doit être utilisé que s'il n'existe pas d'alternative thérapeutique plus sûre et qu'il n'est pas possible de reporter le traitement par le fluorouracile jusqu'à la fin de la grossesse.

 

Allaitement

On ne sait pas si le fluorouracile passe dans le lait maternel. Les femmes recevant la préparation ne doivent pas allaiter.

 

Fertilité

Il convient de conseiller aux hommes traités par le fluorouracile de ne pas engendrer d'enfant pendant le traitement et jusqu'à 3 mois après l'arrêt de celui-ci.

Il est recommandé de solliciter un conseil concernant la conservation du sperme avant le traitement en raison de la possibilité d'une infertilité irréversible due au traitement par le fluorouracile.

 

Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines

Le fluorouracile peut engendrer nausées et vomissements, il peut ainsi indirectement entraîner une restriction de l'aptitude à la conduite et à l'utilisation de machines. Pour cette raison, il convient de renoncer à la conduite de véhicules et à l'utilisation de machines pendant le traitement par le fluorouracile.

 

Effets indésirables

La toxicité du fluorouracile dépend de la dose, du mode d'administration (injection en bolus ou perfusion continue) et de l'état général du patient.

Les effets secondaires les plus fréquents sont des effets indésirables gastro-intestinaux (nausées, vomissements, mucite, diarrhées, stomatite, anorexie), une dépression médullaire et des effets indésirables cutanés (alopécie, érythèmes palmoplantaires). Ces effets peuvent conduire à une limitation de la dose prescrite.

La fréquence des effets indésirables est définie comme suit: «très fréquents» (≥1/10), «fréquents» (<1/10, ≥1/100), «occasionnels» (<1/100, ≥1/1000), «rares» (<1/1000, ≥1/10 000), «très rares» (<1/10 000), «fréquence inconnue» (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).

 

Infections et infestations

Très fréquents: infections, septicémie.

Occasionnels: infections sévères (en raison de l'immunosuppression).

 

Affections hématologiques et du système lymphatique

Fréquents: myélosuppression, leucopénie, neutropénie (fébrile), anémie (stade 3‒4).

Rares: agranulocytose, anémie hémolytique, pancytopénie, thrombocytopénie.

 

Affections du système immunitaire

Rares: réactions allergiques généralisées jusqu'au choc anaphylactique.

 

Affections endocriniennes

Fréquence inconnue: élévation de la thyroxine totale (T4) et de la triiodothyronine totale (T3) dans le sérum sans élévation de la T4 libre et de la TSH et sans signes cliniques d'une hyperthyréose.

 

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Très fréquents: hyperuricémie.

Fréquence inconnue: acidose lactique, syndrome de lyse tumorale.

 

Affections psychiatriques

Rares: désorientation, euphorie.

 

Affections du système nerveux

Rares: neuropathie périphérique (en association avec la radiothérapie), ataxie, dysarthrie, nystagmus, céphalées, vertiges, symptômes parkinsoniens.

Très rares: dysgueusie, leucoencéphalopathie accompagnée de symptômes tels qu'un syndrome cérébelleux aigu, une confusion, une myasthénie, une aphasie, des convulsions ou un coma, des troubles fonctionnels cérébelleux extrapyramidaux ou corticaux parfois irréversibles.

Fréquence inconnue: encéphalopathie hyperammoniémique, syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (SEPR).

 

Affections oculaires

Rares: hypersécrétion lacrymale en tant que premier signe d'une sténose du canal lacrymal, troubles de la vue, troubles de la mobilité oculaire, névrite optique, diplopie, baisse de l'acuité visuelle, photophobie, conjonctivite, blépharite, ectropion cicatriciel, fibrose lacrymale.

 

Affections cardiaques

Très fréquents: modifications de l'ECG de type ischémie.

Fréquents: douleurs thoraciques de type angine de poitrine.

Occasionnels: arythmie, infarctus du myocarde, ischémie myocardique, myocardite, insuffisance cardiaque, cardiomyopathie dilatée, choc cardiogène.

Très rares: arrêt cardiaque, mort subite par arrêt cardiaque.

Fréquence inconnue: péricardite, cardiomyopathie provoquée par le stress (cardiomyopathie Tako-Tsubo).

 

Affections vasculaires

Occasionnels: hypotension.

Rares: thrombophlébite.

Fréquence inconnue: ischémie cérébrale, intestinale et périphérique, syndrome de Raynaud, thromboembolie.

 

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Fréquents: bronchospasmes, épistaxis.

 

Affections gastro-intestinales

Fréquents: diarrhées hémorragiques, diarrhées aqueuses, vomissements, mucite, stomatite, pharyngite, œsophagite, proctite, nausées, anorexie (stade 3‒4).

Rares: déshydratation, ulcérations et saignements du tractus gastro-intestinal, plaies, douleurs abdominales.

Fréquence inconnue: pneumatose intestinale.

 

Affections hépatobiliaires

Rares: lésions hépatocellulaires, cholécystite non lithiasique.

Très rares: nécrose hépatique pouvant être mortelle.

 

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Très fréquents: érythème palmoplantaire associé à une dysesthésie ainsi qu'à une rougeur, un gonflement, une douleur et une desquamation de la paume des mains et de la plante des pieds.

Fréquents: alopécie.

Rares: dermatite, hyperpigmentation, photosensibilité, éruption cutanée, urticaire.

Très rares: modifications des ongles, chute des ongles, coloration brunâtre du trajet veineux.

Fréquence inconnue: lupus érythémateux cutané.

 

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

Très fréquents: retard de la cicatrisation, épuisement, asthénie généralisée, fatigue, manque d'énergie, fièvre.

 

En cas de choc anaphylactique, il convient de prendre les mesures symptomatiques habituelles.

La diarrhée répond généralement aux anti-diarrhéiques.

Il est possible d'atténuer la nausée et les vomissements par l'administration d'anti-émétiques.

Lorsque le traitement par le fluorouracile est interrompu, l'érythème palmoplantaire se résorbe progressivement en 5 à 7 jours. Le syndrome main-pied peut également être traité par l'administration concomitante de pyroxidine par voie orale à une dose de 100 à 150 mg par jour.

 

Description d'effets indésirables spécifiques

Affections hématologiques et du système lymphatique

La myélosuppression est un des effets secondaires limitant la dose (voir «Mises en garde et précautions»).

Le grade (grade NCI I-IV) de myélosuppression dépend du mode d'administration (injection i.v. en bolus ou perfusion i.v. en continu) et de la dose.

Une neutropénie survient après chaque cycle de traitement par injection i.v. en bolus en cas de dose suffisante. Le nadir est généralement atteint entre le 9e et le 14e jour de traitement, parfois seulement au bout du 20e jour de traitement; les valeurs normales sont généralement atteintes après le 30e jour.

 

Affections cardiaques

Des effets secondaires cardiotoxiques surviennent la plupart du temps pendant ou quelques heures après le premier cycle de traitement.

Les patients souffrant d'une maladie cardiaque coronarienne ou de cardiomyopathie préexistante ont un risque accru de développer des effets secondaires cardiotoxiques.

 

Affections gastro-intestinales

La sévérité (grade NCI I-IV) des effets secondaires gastro-intestinaux dépend de la dose et du mode d'administration. Dans le cas de la perfusion i.v. en continu, la stomatite s'avère être davantage un facteur limitant de la dose que la myélosuppression.

 

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Le syndrome main-pied, qui est associé à une dysesthésie ainsi qu'à une rougeur, un gonflement, une douleur et une desquamation de la peau des paumes et de la plante du pied est très fréquent après une perfusion i.v. en continu et fréquent après une injection i.v. en bolus.

 

L'annonce d'effets secondaires présumés après l'autorisation est d'une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d'effet secondaire nouveau ou grave via le portail d'annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.

 

Surdosage

Signes et symptômes

Les principaux symptômes survenant en cas de surdosage sont les nausées, les vomissements, la diarrhée, la mucite grave, des ulcérations et saignements (notamment du tractus gastro-intestinal), la myélosuppression (thrombocytopénie, leucopénie, agranulocytose).

 

Traitement

Si des symptômes d'intoxication apparaissent, l'application de 5-fluorouracile doit être arrêtée immédiatement. Des mesures de traitement symptomatique doivent être initiées. La myélosuppression sévère doit être traitée en milieu hospitalier. Le traitement consiste, le cas échéant, en un remplacement des composants sanguins manquants et en une antibiothérapie. Il peut être nécessaire de déplacer le patient dans une pièce stérile.

La surveillance hématologique doit être effectuée jusqu'à 4 semaines après le surdosage.

 

Propriétés/Effets

Code ATC

L01BC02

 

Mécanisme d'action

Le fluorouracile (5-FU), une pyrimidine fluorée, inhibe la division cellulaire par le blocage de la synthèse de l'ADN (via l'inhibition de la thymidylate synthétase) et par la formation d'un ARN défectueux (introduction de fluorouracile).

 

Pharmacodynamique

Le 5-fluorouracile est catabolisé par l'enzyme dihydropyrimidine déhydrogénase (DPD) en dihydro-5-fluorouracile (FUH2) nettement moins toxique. La dihydropyrimidinase clive le cycle pyrimidine pour obtenir l'acide 5-fluorouréidopropionique (FUPA). Enfin, la β uréidopropionase clive le FUPA en α-fluoro-β-alanine (FBAL), qui est éliminé via les urines. L'activité de la dihydropyrimidine déhydrogénase (DPD) est l'étape déterminant la vitesse de la réaction. Un déficit en DPD peut entraîner une élévation de la toxicité du 5-fluorouracile (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).

 

Efficacité clinique

Les études animales ont montré un effet inhibiteur significatif sur la croissance d'une série de tumeurs transplantables. Cliniquement, on observe sur certaines tumeurs, une rémission temporaire, souvent partielle, qui peut être accompagnée d'un soulagement et d'une diminution de la douleur.

 

Pharmacocinétique

Absorption

Aucune information.

 

Distribution

Le volume de distribution se situe entre 0,2 et 0,5 l/kg.

10% du fluorouracile se lient aux protéines plasmatiques.

Après injection i.v., le fluorouracile se répartit sur les tumeurs, la muqueuse intestinale, la moelle osseuse et le foie ainsi que sur d'autres tissus dans tout le corps. Malgré sa faible liposolubilité, il traverse facilement la barrière hémato-encéphalique et se diffuse dans le liquide céphalo-rachidien et le tissu cérébral.

Les concentrations dans les tissus tumoraux et dans le liquide céphalo-rachidien sont éventuellement plus élevées que dans le plasma.

 

Métabolisme

Le fluorouracile est essentiellement métabolisé dans le foie en produits inactivés dont le dioxyde de carbone, l'urée et l'α-fluoro-β-alanine (FBAL).

La dihydropyrimidine-déhydrogénase (DPD) participe au métabolisme pour lequel un polymorphisme génétique est connu.

La métabolisation du fluorouracile est ralentie chez les patients présentant un déficit en dihydropyrimidine-déhydrogénase (DPD).

 

Élimination

60 à 90% du fluorouracile marqués par radioactivité sont éliminés par voie respiratoire sous forme de CO2. Moins de 15% d'une dose sont éliminés sous forme inchangée dans les urines.

La demi-vie d'élimination du fluorouracile est de 5 à 20 minutes, elle est dose-dépendante.

 

Cinétique pour certains groupes de patients

Aucune étude pharmacocinétique n'a été effectuée chez les patients présentant une insuffisance rénale ou hépatique.

 

Données précliniques

Toxicité en cas d'administration répétée

Le 5-fluorouracile agit préférentiellement sur les cellules prolifératives et a eu un effet hématotoxique, nocif pour les muqueuses et immunotoxique dans les études expérimentales animales, comme la plupart des médicaments cytostatiques.

 

Mutagénicité et carcinogénicité

Des investigations in vitro et in vivo décrivent un potentiel mutagène du fluorouracile.

Aucune étude à long terme court n'a été réalisée pour étudier le potentiel carcinogène du 5-fluorouracile. Le 5-fluorouracile appartient cependant à une classe de substances qui laisse présager des effets tumorigènes.

 

Toxicité sur la reproduction

Des investigations sur la fertilité et la tératogénicité effectuées sur différentes espèces animales ont montré des signes de potentiel embryotoxique et tératogène ainsi qu'une atteinte de la fertilité et du comportement de reproduction.

 

Remarques particulières

Incompatibilités

Ce médicament ne peut être mélangé qu'aux médicaments mentionnés sous «Remarques concernant la manipulation».

 

Influence sur les méthodes de diagnostic

Les méthodes de contrôle de la bilirubine (indice ictérique) et de l'acide 5-hydroxy-indol-acétique dans l'urine peuvent présenter des résultats élevés ou des faux positifs.

 

Stabilité

Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.

 

Remarques particulières concernant le stockage

Conserver à température ambiante (15-25 °C) (ne pas conserver au réfrigérateur ou congélateur). Conserver le flacon dans l'emballage original afin de protéger le contenu de la lumière.

A tenir hors de portée des enfants.

Après ouverture du flacon, d'un point de vue microbiologique, la solution doit être utilisée immédiatement.

Les solutions mélangées au NaCI à 0,9% ou au glucose à 5% à une concentration de 0,98 mg/ml de fluorouracile sont physiquement et chimiquement stables pendant 24 heures à une température ambiante de 15 à 25 °C. D'un point de vue microbiologique et en raison de la durée d'administration, il convient toutefois de les utiliser immédiatement.

 

Remarques concernant la manipulation

À des températures de stockage inférieures à 15 °C, des dépôts cristallins du principe actif peuvent se former.

Avant l'utilisation des solutions, il convient de vérifier que la solution non diluée comme la solution diluée ne contiennent aucune particule. Les flacons de solution non diluée contenant des particules visibles peuvent être chauffés avec précaution à 60 °C. Si les particules sont dissoutes rapidement, la solution peut être utilisée après refroidissement à la température du corps. Les solutions diluées contenant des particules ne doivent pas être utilisées, elles doivent être éliminées conformément au protocole.

Le 5-fluorouracile ne doit pas être mélangé au folinate de calcium dans la même perfusion, car un précipité pourrait se former. Il a été montré que le 5-fluorouracile à 50 mg/ml est incompatible avec le folinate de calcium à 20 mg/ml avec ou sans dextrose à 5% dans de l'eau lorsqu'il est mélangé en différentes quantités et conservé dans des récipients en poly(chlorure de vinyle) à 4 °C, 23 °C ou 32 °C.

 

Préparation de la solution pour perfusion

La quantité nécessaire de Fluorouracil Accord est mélangée à 250 ml de NaCl à 0,9% ou de glucose à 5%.

 

Manipulation des cytostatiques

Lors de la manipulation de Fluorouracil Accord, de la préparation de la solution pour perfusion et de son élimination, il convient de respecter la réglementation concernant les cytostatiques.

En raison de l'effet mutagène et carcinogène potentiel, des consignes de sécurité plus strictes sont applicables au personnel soignant et aux médecins. Lors de la manipulation du fluorouracile, tout contact avec la peau et les muqueuses doit être évité. La préparation doit être réalisée au moyen d'une technique aseptique (l'utilisation d'un banc avec hotte à flux laminaire [LAF] est recommandée). Lors de la manipulation du fluorouracile, un équipement de protection doit être porté et la manipulation est interdite au personnel féminin enceinte.

Fluorouracil Accord est irritant: éviter tout contact avec la peau et les muqueuses.

 

Numéro d’autorisation

66825 (Swissmedic).

 

Présentation

1 flacon 250 mg/5 ml [A].

1 flacon 500 mg/10 ml [A].

1 flacon 1000 mg/20 ml [A].

1 flacon 2500 mg/50 ml [A].

1 flacon 5000 mg/100 ml [A].

 

Titulaire de l’autorisation

Accord Healthcare AG, 4103 Bottmingen.

 

Mise à jour de l’information

Février 2023.